jeudi 28 mars 2013

Spirale/Uzumaki, manga gore de Junji Ito







La bande dessinée se prête mal à l'horreur. Ses spécificités sont aussi sa faiblesse lorsqu'il s'agit de faire naître la tension. Pas question de jouer sur les mouvements de caméras, les cuts rapides ou les effets sonores comme au cinéma, ou jouer sur l'imaginaire pur comme en littérature. La bande dessinée, par essence, en montre trop. De plus, et ce surtout dans sa composante franco-belge, son approche graphique est trop picturale pour générer la peur.
A l'exception de quelques pages glaçantes dans Cromwell Stone d'Andreas ou l'ambiance générale du second tome d'Adam Sarlech, qui restent des cas isolés, la bande dessinée franco-belge se révèle souvent trop sage quand elle touche à l'horreur.
Ring, d'Hideo Nakata
Par contre, les Japonais ne nourrissent aucun complexe en la matière. L'horreur est un genre prisé en manga. Le style de lecture, plus dynamique et plus immersif, est sans doute plus adapté à ce genre. Mais dans la tradition même, l'approche de l'horreur au Japon est différente. La vague de la Japanese Horror, portée par le phénomène Ring (le film de Hideo Nakata et les romans de Koji Suzuki) nous a familiarisé avec un genre qui mélange l'horreur psychologique, une peur viscérale causée par une force souvent indicible et mystérieuse et le grotesque assumé des situations. L'autre caractéristique de la J-Horror repose sur la capacité à faire monter la tension progressivemement. C'est exactement sur ce principe que se joue toute l'efficacité de Audition de Takashi Miike. D'un point de départ léger, le cinéaste instille progressivement des éléments qui font monter l'impression de malaise qui culmine dans une scène qui, prise hors-contexte, n'aurait sans doute pas la même  force.
En manga, de nombreux auteurs se sont fait une spécialité de ce genre: Shigeru Mizuki, Kazuo Umezu, Hideshi Hino, Hitoshi Iwaaki ou dans une moindre mesure Suehiro Maruo, dont l'oeuvre est plus spécifique du ero-guro, sous-genre qui mèle grotesque gore et érotisme. Mais l'un des auteurs les plus populaires dans ce genre est sans conteste Junji Ito et Spirale constitue un bon exemple de cette J-Horror en manga.
Cette série suit 2 adolescents: Kirie et Suichi, qui vivent dans la petite ville côtière de Kurouzu. Suichi a peur. Il n'en peut plus de cette ville qui lui semble de plus en plus étouffante. Il tente de l'expliquer à Kirie qui ne semble se rendre compte de rien. Quoique le comportement du père de Suichi soit effectivement de plus en plus bizarre. Elle l'a surpris en train de fixer intensément une coquille d'escargot sur un mur. Puis il a demandé avec insistance à son père, potier, de lui fabriquer un plat en spirale.
La spirale, voilà ce qui inquiète Suichi. Son père lui voue une obsession totale qui confine au culte. Il ne travaille plus et reste des heures à admirer sa collection de spirales. D'ailleurs, Suichi se rend compte qu'elles sont de plus en plus présentes à Kurouzu, comme si toute la ville était sous l'emprise d'une malédiction de la spirale.


Si les deux premiers tomes de cette trilogie, rééditée sous forme d'épaisse intégrale aux éditions Tonkam, se constituent de récits plus ou moins indépendants, déclinant ce motif de la spirale, le troisième tome lie l'ensemble pour apporter une "explication" et une conclusion très satisfaisante à ce récit horrifique.
Si la spirale joue ce rôle de force mystérieuse et indicible qui pousse les protagonistes à la folie, les récits ne lésinent pas sur les excès horrifiques. Junji Ito joue la carte d'un grotesque typiquement japonais. A condition de se laisser porter par la folie de l'ensemble, l'ambiance morbide et délétère prend aux tripes et se révèle diablement efficace. Il vaut mieux ouvrir se livre l'esprit relativement vierge, parce qu'un rapide feuilletage risque de refroidir devant les excès gores qui, pris hors-contexte, peuvent paraître ridicules. Mais au coeur de l'intrigue, ils font leur petit effet.

Le manga connut un tel succès qu'il fut adapté au cinéma (par Higuchinsky en 2000) avant même la fin de sa publication dans le magazine Big Spirit (entre 1998 et 1999), ce qui explique que sa conclusion est assez différente de celle du manga. Le film, Uzumaki, est malgré tout assez réussi et très fidèle à l'esprit général du manga. Parfait pour une soirée d'halloween.




vendredi 15 mars 2013

Bob Marone, de Yann et Conrad


Bob Morane contre tous chacals
L'aventurier contre tous guerriers

Premier contact avec Bob Morane, le riff reconnaissable entre 1000 d'Indochine et une des chansons au texte le plus abscons qui soit. Puis, ce furent les romans, découverts lorsque j'avais une dizaine d'années. Pour me faire patienter lors d'une visite qui n'en finissait pas chez une vieille tante, on m'avait fourré en main 4 vieux Marabout. Je les dévorai et je devins accro. Dans les années qui suivirent, j'ai écumé les bouquinistes et les brocantes pour les dénicher tous et je continuai à lire chaque nouveauté jusqu'au numéro 186, Les Esprits du Vent et de la Peste.
Puis, j'ai renoncé, tant les romans étaient devenus indigestes.
Umberto Eco notait il y a plus de 15 ans,
la série répond au besoin infantile d’entendre inlassablement la même histoire, d’être soumis au retour de l’identique – transformé de manière superficielle. La série nous contrôle parce qu’elle récompense notre capacité d’anticipation ; nous sommes contents parce que nous découvrons notre capacité à deviner ce qui va se produire. Nous sommes aussi contents parce nous retrouvons ce que nous attendions.
Cela résume bien le type de relation que j'entretenais avec Bob Morane. Il y avait une forme de plaisir régressif à retrouver sans cesse les mêmes ingrédients, d'autant que Bob Morane offrait la particularité de ne jamais s'être limité à un genre précis mais d'avoir investi des styles aussi différents que l'aventure, l'espionnage, le fantastique ou la SF. Mais, à force, je n'y quand même plus trouvé mon compte.
Par contre, le grand lecteur de bande dessinée que je suis n'a jamais vraiment accroché aux albums consacrés à Bob Morane. Pourtant, la relation entre Bob Morane et la bande dessinée est ancienne. Les bandes dessinées ont été réalisées par des auteurs solides comme Dino Attanasio (plus à l'aise dans l'humour), Gérald Forton, William Vance, évidemment, et dernièrement Coria, en attendant un reboot chapeauté par Luc Brunschwig.
Ce n'était pas le cas de sa parodie: Bob Marone.



Cette bande dessinée m'intriguait. Elle a une dimension quasi mythique. Elle constitue pour beaucoup le sommet de la collaboration entre Yann et Conrad. A l'époque, ces 2 trublions dynamitent le Spirou post-trombone, entre autres à travers des Hauts de Pages. Bob Marone y vécut ses premières aventures, avec le soutien du rédacteur en chef Alain de Kuyssche. Mais le ton trop libre effraye le bien-pensant Charles Dupuis qui suspend sa parution. Bob Marone rejoint alors Circus, le magazine édité par Jacques Glénat où il connaîtra la consécration d'une vraie bande dessinée en 2 tomes: Le Dinosaure Blanc. Malheureusement, elle est restée longtemps indisponible et je désespérais de pouvoir la lire un jour. Puis, en 2010, Dargaud eut l'excellente idée d'en proposer une intégrale très soignée.


Au menu, les 2 tomes du Dinosaure Blanc: A la Recherche de Franck Veeres et L'Affrontement, accompagné d'une foule de bonus: scènes inédites, les deux aventures parues en feuilleton dans les Hauts de Pages (Les Bonbons de l'Ombre Mauve et Les Gâcheurs de Dinosaures), illustrations diverses... le tout emballé dans une maquette qui imite la célébrissime maquette des Marabout Junior, version des années 60.
Une fois l'objet entre mes mains, la question était: est-ce que cette parodie mérite vraiment tout le foin qu'on fait autour ?
Pour être bref, j'ai ri.
Une bonne parodie doit autant s'attacher à ce qui est visible qu'à ce qui est passé sous silence. Autrement dit, se moquer de ce qui est et de ce qui n'est pas.
Yann base son scénario sur un roman existant: les Chasseurs de Dinosaures. Il suit le canevas de manière relativement fidèle, à l'exception, de l'intervention de la patrouille du temps. Il imite le style imagé de l'auteur avec un plaisir évident. A vrai dire, il mélange les métaphores ampoulées un peu ridicules:
aussi belle qu'un poète arabe aurait renoncé à la décrire
 avec d'autres de son cru
seul un poète arabe dément n'eût peut-être pas renoncé à décrire l'incroyable paysage cauchemardesque et obscène qui s'étendait à perte de vue
ou encore des passages hilarants comme
Bob grimaça; les grains de sable primitifs n'avaient, hélas, pas encore émoussés par l'érosion des siècles à venir et lui écorchaient cruellement les yeux
Les talents d'ingénieur de Bob lui sont très utiles, à tous points de vue, même pour identifier des plantes préhistoriques, parce qu'un ingénieur, c'est pas la moitié d'un con. Physiquement, Marone est plutôt du style nabot, loin de l'athlète des romans...
Mais l'autre aspect de cette parodie repose sur tout ce qui a toujours été omis dans les romans: les racines et l'intimité de Marone. Je crois qu'Henri Vernes n'aborde jamais les questions relatives à sa famille et son enfance. Quant à sa vie intime, non seulement elle n'est jamais abordée, mais elle pose franchement question. Il a croisé des dizaines de femmes, plus sublimes les unes que les autres, parfois très claires sur leurs sentiments. La rousse incendiaire Sophia Paramount, Tania Orloff ou la sublimissime Miss Ylang-Ylang, avatar sexy en diable de Lady Dragon, qui sera la seule à réussir à lui arracher, par surprise, un semblant de baiser chaste dans Commando Epouvante (mais ce n'était qu'une simulation, l'honneur est sauf)... Toutes seront éconduite d'un petite fille paternaliste, limite condescendant .
Bob Marone, à l'inverse de Bob Morane, aura donc des racines et une vie affective. Et ce dès la première page. Bob est chez lui, profitant du sommeil du juste, au lit avec son ami Bill Gallantine. Soudain, le téléphone sonne ! Sa mère, inquiète, lui demande de la rejoindre le plus vite possible à la Maronière, la propriété familiale. Les pages suivantes feront aussi planer le spectre d'un père absent, parti avec la bonne, dont Bob semble sans cesse attendre une forme de reconnaissance.

Il faut comprendre que l'absence de sexualité de Bob Morane n'est pas la volonté d'Henri Vernes. Il créera d'ailleurs sous le pseudo de Jack Colombo, le personnage de Don, qui vivre des aventures similaires à celle de Bob Morane, mais avec une sacré dose de sexe et de sang. Cette asexualité est plutôt une conséquence de la pudibonderie de la presse pour la jeunesse qui s'échine à évacuer toute notion de vie intime pour les personnages de l'époque. Les parents Vaillant dorment en lits jumeaux; Walter et Natacha ont tous les attributs d'un couple, mais ne sont que bons amis, tout comme Modeste et Pompon (Griffo, lors d'une éphémère reprise, les représenta dans le même lit... il fut viré sur le champ)...
Toute la bande dessinée et la littérature jeunesse est asexuée. La parodie avait beau jeu de s'attaquer à cette angle-là. Roger Brunel joua la carte de la gaudriole paillarde. l'homosexualité supposée des héros était un autre angle facile, qui permettait aussi, par le prisme de la grande folle, de moquer le virilité des héros. Yann et Conrad joue une carte plus fine qu'il n'y paraît. Bob et Bill forment un couple équilibré, dans lequel Bob porte la culotte (en même temps, cet écossais de Bill préfère le kilt). Et cela ne remet jamais en cause leur qualité de héros. Leur couple semble même parfaitement accepté par leur entourage. L'homosexualité y est représenté normalement, sans tomber dans les clichés habituels. La France venait pourtant seulement de la dépénaliser, en 1981.


La réussite de Bob Marone tient au fait que les auteurs ne se sont pas abandonné à la parodie facile qui aurait consisté à prendre systématiquement le contre-pied de l'univers de Bob Marone. Ils auraient pû faire de Bob et Bill des gays SM et drogués qui s'enfilent dans une impasse sombre en terrorisant les petites vieilles. Ils ont préféré une forme d'hommage parodique qui ne se contente pas d'aligner les vannes. Leur histoire repose sur un scénario qui tient la route et peut même s'apprécier sans connaître le personnage.
Spirou vu par Conrad
Un élément assez amusant à relever, outre la présence d'un prêtre qui préfigure Odilon Verjus, est le côté très "champignacien" de la Maronière, et de Pelissanne, le village avoisinant, avec ses ouailles très pittoresques. Yann rêvait sans doute déjà de reprendre le personnage de Spirou. En 1984, lorsque parait Bob Marone, Spirou ne va pas bien, après l'essai raté de l'équipe Cauvin & Nic Broca. Tome et Janry ne sont pas encore incontournables. Il ne serait pas surprenant que Yann et Conrad caressaient l'idée de reprendre les aventures du groom. Yann tentera une première fois l'aventure avec Chaland, avec de signer deux scénarios dans les HS de Spirou, l'un, très franquinesque, avec Tarrin, l'autre, dans la lignée de son expérience avec Chaland, avec Schwartz. Conrad, quant à lui, travaille à son propre Spirou, sur un scénario d'Arleston. Les albums de Yann se sont révélés concensuels, et rien ne laisse présager qu'il en sera autrement de celui de Conrad. Pourtant, un Spirou passé à la moulinette de ces 2 iconoclastes aurait pû être tellement réjouissant.

Spirou, vu par Chaland

Dernièrement, Yann a réactivé Bob Marone au sein de Fluide Glacial. Quelques planches ont été signée par Tarrin, justement, et par Yoann, devenu entretemps... dessinateur de la série-mère de Spirou, après un premier hors-série très réussi. Marone et Spirou ne sont décidément jamais très éloignés.

mercredi 13 mars 2013

Irène et les clochards, de Ruppert et Mulot


 


Irène et les clochards se présente comme le premier (et à ce jour unique ?) livre pas drôle de Ruppert et Mulot.
Depuis leurs débuts, les deux compères signent une oeuvre singulière, pas toujours facile à pénétrer. Il y a de la méchanceté gratuite, de la provocation vache, et l'impression de tout un procédé narratif qui exclut le personnage. Ce dernier semble ramené au simple état de pion avec lequel les auteurs s'amusent comme des salles gosses.
Le procédé a connu son apogée avec Gogo Club, livre étrange qui s'ouvre par un "casting" de lecteurs invités à devenir personnage d'une pièce qui clôt l'album: un vaudeville raté et tragique qui semble prendre un malin plaisir à humilier ses personnages.


 

Puis vint Irène. Avec elle, tout change. Irène mène la danse. Elle a un passé, une histoire, rapidement exposé en début d'album

Bonjour je m’appelle Irène. Je suis étudiante à l’EHESS, j’ai 24 ans, et je travaille dans une papeterie à mi-temps depuis 2 ans, à Paris dans le dixième.





Un début anodin qui laisse vite la place à la gravité quand elle annonce qu'elle s’est fait ôter un sein chirurgicalement pour ressembler davantage à une vraie amazone. On imagine mal que cette mutilation soit volontaire, mais le doute semble planer. Il faut dire qu'Irène a une fâcheuse tendance à tordre la réalité quand elle ne lui convient pas. Elle va mal. Elle ne supporte pas le monde qui l'entoure. Elle ne supporte pas les gens. Elle ne supporte pas sa mère. Elle ne se supporte pas elle-même.
Alors, elle s'enfonce dans un délire morbide. Au gré de sa colère, elle s'imagine commettant des massacres tarantinesque, quand elle ne fantasme pas sur son suicide.


Irène fuit la réalité avant d'en finir.
Mais avant, elle veut mener
à bien un ultime projet. Elle veut interviewer des clochards pour un projet dessiné. Elle veut aussi devenir héroïne d'une bande dessinée, mais il ne s'agirait pas d'une biographie. Elle veut des super-pouvoirs. Voler, par exemple. Et elle veut que cette bande dessinée intègre son suicide.
Elle propose ce projet à Ruppert et Mulot lors d'une dédicace.
Ils refusent.
Ce livre n'existe donc pas.
Pourtant, je le tiens entre mes mains. Il est d'ailleurs dédicacé avec à cette mystérieuse Irène. Cette dédicace s'orne d'un dessin de chien, comme celui que Ruppert et Mulot ont réalisé lors de la séance dédicace relatée dans le livre, lorsqu'elle propose  aux auteurs de réaliser son projet d'interviews de clochards. Dans ce livre, Irène peut voler. Ses tentations suicidaires y sont centrales. Exactement comme elle le voulait. Ce livre en devient paradoxal. Il existe malgré ses auteurs et son personnage principal.
Le sens de ce livre reste mystérieux, et sa place dans l'oeuvre de Ruppert et Mulot n'en est que plus étrange. Parce que s'il semble appeler une suite par le truchement d'un "fin du premier volet", il n'a à ce jour pas connu de suite, et rien n'indique qu'il y en aura jamais une.
Ruppert et Mulot y adopte aussi un style différent. S'ils conservent certaines caractéristiques de leur style, comme les visages uniquement représentés par un accent circonflexe (pour forcer l'identification des lecteurs), il tourne le dos à certains procédés narratifs comme les séquences décomposées en de multiples petites cases. le style est devenu presque classique, mais le ton l'est beaucoup moins.

Une page extraite de "Panier  de Singe"

Ruppert et Mulot volent aussi à leur manière. Tout le livre tient sur un fil, toujours au bord de la rupture, de l'excès, du ridicule, du gratuit, du lourdingue, du pathétique, du plantage intégral. Pourtant, ses pages ont du souffle, de la poésie, de la magie... Irène, dans toute sa folie, s'impose comme un caractère hypnotique et entêtant, qui émeut et révulse en même temps. Son livre, parce qu'il lui appartient plus qu'à ses auteurs, reste une des plus belles surprises de ces dernières années. Un livre fou et unique en son genre. Un livre inclassable, mais essentiel.

mercredi 6 mars 2013

De l'intelligence dans la conception de l'objet-livre: Fahrenheit 451 vu par Elizabeth Perez

En 1953, Ray Bradbury publie Fahrenheit 451, un roman de science-fiction dystopique (par opposition à utopique), dans lequel la société, abreuvée de divertissements bon marché, a pris la culture en grippe. Cela se traduit par une haine absolue des livres, qui doivent être détruits par le feu. Le titre fait d'ailleurs référence au point d'auto-inflammation, en degrés Fahrenheit, du papier, soit environ 233 °C.
Abondamment traduit et réédité, ce livre a connu de nombreuses maquettes et couvertures, dont voici une sélection subjective.
Mais une nouvelle édition s'impose comme la couverture la plus efficace, la plus originale et la plus chargée de sens qui soit.


Sa conceptrice, Elizabeth Perez, déclare:
Je voulais faire passer le message de l'autodafé dans l'objet même du livre.
Pour se faire, le "1" a été remplacé par une allumette et la tranche du livre reproduit le motif d'un grattoir de boîtes à allumettes. Le livre propose donc le kit pour l'autodafé.





Simple mais génial.